Le MorvandiauPat | Les "Ailleurs" |
Le Petit Manteau Bleu. Il n'est mort que depuis quelques années, et déjà il est devenu légendaire, à croire que comme Napoléon il n'a jamais existé.
Il a vécu cependant, cet honnête homme aux entrailles si charitables il a vécu comme vous et moi, mais d'une vie mieux remplie que la vôtre et que la mienne, soit dit sans nous offenser. Je vais m'empresser de vous le prouver.
Le 13 décembre 1764, dans une pauvre chaumière du pauvre village de Châtel-Censoir, sur les bords du canal du Nivernais, où demeuraient un pauvre flotteur et sa femme, naissait un enfant, le neuvième de la famille. Ce pauvre flotteur s'appelait Pierre Champion ; son dernier né s'appela EDME CHAMPION. Tous les sauveurs naissent dans une humble crèche.
Quand on ne gagne que douze sous par jour, et qu'avec ces douze sous il faut nourrir une ribambelle de mioches à l'appétit glouton, on ne se réjouit pas d'ordinaire à la naissance d'un nouveau mioche, une nouvelle bouche à pain, aussi avide que les autres. Cependant Pierre Champion, qui était un brave homme, et Françoise Laroche, qui était une brave femme, se réjouirent, eux, de la naissance de ce cher petit être, comme s'ils eussent deviné qu'il était destiné à de grandes choses. Et puis, le foyer encombré allait bientôt se désencombrer, la table garnie de convives goulus allait bientôt se dégarnir de ses neuf enfants, il n'allait plus en rester que trois au pauvre flotteur et à sa vaillante compagne, attristés de tous ces départs hâtés.
Eux-mêmes durent partir aussi avant l'heure, le mari d'abord, la femme ensuite. Quand ce dernier malheur arriva, Edme avait une dizaine d'années, - plutôt moins que plus.
Orphelin ! Le pauvre cher enfant était orphelin ! Son frère aîné, plus robuste, s'engagea comme garçon de charrue. Sa sour, presque du même âge que lui, fut recueillie par des voisines. Edme s'en alla à l'aventure, après s'être pieusement agenouillé une dernière fois sur la tombe de sa chère mère et de son cher père dans le cimetière de Saint-Patentien. Il alla sans savoir où il allait ainsi, confiant dans la Providence, cette mère invisible des orphelins.
La Providence le conduisit sur un train de bois qu'amenaient à Paris deux flotteurs amis de Pierre Champion, deux braves gens aussi, qui, quoique pauvres comme l'avait été durant toute sa vie leur compagnon de rivière, partagèrent leur lit et leur pain avec l'orphelin et, une fois arrivés à Paris, le confièrent à la première âme charitable qu'ils rencontrèrent.
Cette âme charitable - une âme noble sous une enveloppe grossière - était une portière de la rue Tiquetonne, qui, quoi que pauvre aussi, elle, ne craignit pas de se charger de ce pauvre abandonné dont elle fit son fils, aidée dans cette ouvre pie par des gens riches du voisinage, touchés de la gentillesse et des bonnes dispositions du jeune Champion.
L'enfant du flotteur de Châtel-Censoir alla à l'école, puis en apprentissage chez un bijoutier. Mais le maître était brutal, aussi brutal que l'apprenti était doux. Edme Champion avait seize ans ; un jour, révolté, il prit la clef des champs - mais vraiment la clef des champs, puisque pendant quarante-huit heures il coucha dans les bois de Clichy-Ia-Garenne, mangeant ce qu'il trouvait, et ne trouvant que des navets crus, arrachés par lui dans les champs voisins.
Une mauvaise nourriture, les navets ! Un mauvais gite les bois ! Edme Champion se décida à rentrer dans Paris et chez son brutal patron ; mais quelque temps après, il était présenté à Martial de Poilly, l'un des plus riches joailliers de la capitale, - fort honnête homme par-dessus le marché. Martial de Poilly s'intéressa à son apprenti, dont il devina vite les excellentes dispositions, et, en peu de temps, en fit un ouvrier modèle, - plus qu'un employé, un presque associé. Si bien que, par suite d'affaires domestiques et de pertes d'argent considérables, Martial de Poilly ayant été obligé de quitter la France, ce fut Edme Champion qui le remplaça.
Telle est l'origine - honorable - de la fortune de celui qu'on devait appeler plus tard le Petit Manteau Bleu.
Plus tard, beaucoup plus tard, trente ou quarante ans plus tard ; je passe, pour en arriver à cette époque qui fit du fils du pauvre flotteur de Châtel-Censoir le lion de Paris, je passe sur beaucoup de dates et d'événements, 1789, 1792, 1793, la République, le Directoire, l'Empire, la Restauration, etc. Le 7 février 1831, le Furet de Paris publiait sous ce titre : L'homme au petit manteau bleu, l'esquisse suivante :
«Six heures sonnent; les ombres de la nuit commencent à s'effacer devant les lueurs incertaines du crépuscule. Avec l'approche du jour tout s'anime dans la grande cité. Le boutiquier ouvre ses volets, l'artisan chemine vers son atelier, l'ouvrier s'arrache au sommeil qui vient de réparer les fatigues de la veille pour courir à de nouveaux labeurs. Cet autre qui le suit ignore encore s'il obtiendra de l'ouvrage, car la rigueur de la saison a suspendu une partie des travaux!!!
« Voyez cet homme au teint plombé, à l'oil creux, à la poitrine haletante. La souffrance a passé par là ; sur ce visage encore jeune, elle a laissé des rides plus pesantes que celles de l'âge. Le malheureux ! Comme le cour lui bat ! C'est qu'il va marchander la vie de toute une famille privée depuis trois jours de nourriture. Il lui a dit en sortant :
« - A ce soir ! »
« Le soir, il lui rapportera du pain ou le désespoir.
« Cependant voici venir au milieu de ces groupes épars, qui se heurtent et se précipitent vers un point commun, un homme dont la mise n'est point celle d'un artisan ce n'est pas non plus celle d'un élégant désouvré ou d'un riche vaniteux. En ce moment d'ailleurs, on dort sous le toit lambrissé de l'opulence, et les membres délicats de nos fashionables ne résisteraient pas au vent de bise qui souffle le long des quais. Ce nouveau personnage s'avance enveloppé d'un manteau bleu bien simple, mais qui suffit pour le préserver du froid. Sa figure, qu'un large chapeau ne dérobe pas entièrement à la vue de la foule, annonce un homme d'un âge mûr et d'un caractère réfléchi.
« Quel est ce monsieur ?
« Où va-t-il ?
« Telles sont les questions qui ont plus d'une fois circulé dans les rangs avant qu'on ait gagné la Grève, car c'est presque un événement que l'apparition d'un monsieur en ce lieu et à cette heure.
« On arrive.
« Rangés en face de l'Hôtel-de-Ville, les ouvriers attendent, non sans inquiétude, le moment où les maîtres arriveront à leur tour. Les voici ! Leurs choix sont bientôt faits, et petit est le nombre des élus. Le baromètre est à la gelée c'est un temps peu favorable pour les ouvriers en bâtiment, et malheureusement cette classe est la plus considérable. Vainement la plupart offrent leur travail au rabais.
« - Quand il fera moins froid, nous verrons ! Est la réponse qu'ils reçoivent de toutes parts.
« Vous verrez !... quand il fera moins froid !... Mais cette faim qui nous déchire composera-t-elle avec les rigueurs de la saison ? Ce froid que vous invoquez contre nous n'ajoute-t-il pas à nos souffrances ? Et nos femmes ? Et nos enfants ?...
« Mais cet homme qui cheminait avec nous ! le voilà là-bas ! Que vient-il faire parmi nous ? Vient-il insulter à nos maux ?
« Arrêtez s'écrie l'un des ouvriers. Cet homme, je le connais. Je l'ai déjà vu à cette même place l'an dernier, à pareille époque. Il n'était pas seul. Non, je ne me trompe pas. Tenez ! Voyez ces domestiques, qui arrivent près de lui !... voyez ces vases énormes, ces sacs pesants dont ils sont chargés. Ce sont des vivres qu'il fait apporter pour nous et pour nos familles. Allons chercher nos femmes et nos enfants ! Tombons tous à ses genoux !... C'est un bienfaiteur ou plutôt c'est un ange descendu du ciel pour nous rendre à la vie.
« En effet, on se souvient que l'hiver dernier un inconnu vint, pendant près d'un mois, distribuer chaque matin, à cette place, des vivres aux ouvriers qui manquaient de travail. Cet homme généreux a reparu samedi. Près de 2 000 soupes ont été distribuées par lui. La matinée d'hier l'a revu encore répandant ses bienfaits.
« Un sentiment seul pouvait se mêler à l'admiration qu'inspire une telle philanthropie, c'était le regret de ne point connaître le nom de ce bienfaiteur de l'humanité ! Nous sommes assez heureux pour pouvoir lever en partie le voile dont il s'était couvert. Ce personnage mystérieux est un ancien bijoutier du Palais-Royal, M.C.
« Nous lui rendons peut-être le seul hommage digne de lui en ne le nommant pas entièrement.
« LE RODEUR. »
L'homme au petit manteau bleu ! c'était le seul nom sous le quelle connaissaient les pauvres, dont il était la Providence visible, et aussi les riches, les curieux, qui se levaient matin exprès pour assister à ces distributions de soupes et de pains.
Le spectacle en valait la peine. « Cette foule, - dit Ch. L. Chassin, l'historien ému de Champion, - rangée symétriquement autour de deux marmites posées sur d'énormes brasiers ; au milieu, ce petit homme, toujours couvert du même manteau bleu foncé, très-court, avec un collet assez large, attaché à l'aide d'une agrafe d'acier ; à côté de lui, deux domestiques, enveloppés dans de larges tabliers blancs, de vastes cuillers à la main : un horizon de maisons encore closes, un ciel nuageux ou d'une limpidité glaciale, la pluie, le givre ou la neige tout cela réuni composait un tableau on ne peut plus pittoresque.
« L'heure du repas public vient de sonner.
« Alors le Petit Manteau Bleu dépose entre les mains de l'un des assistants sa canne à bec d'ivoire, prend à sa boutonnière un couvert d'argent qui s'y trouve attaché, plonge la cuiller dans l'une et l'autre marmite, goûte, paie ceux qui servent, presse la main aux pauvres qui la lui tendent, reprend sa canne, serre son couvert et s'en va tranquillement, comme un bon bourgeois entrain de faire une promenade avant son déjeuner.
« Il est parti. La distribution commence.
« L'assistance se met, en mouvement. Chacun passe à son tour, reçoit sa portion et s'éloigne. Puis, les uns vont s'asseoir sur les trottoirs, sur les parapets, sur le pavé, et mangent immédiatement. Les autres partent tout de suite, emportant avec eux leur nourriture, la réservant peut-être pour leur journée ou bien pour leurs familles, qui crient famine et qui les attendent.
« Les domestiques remportent les marmites, et ceux qui sont restés viennent se chauffer et achever leur repas autour des feux. »
Ah ! si tous les riches faisaient de leur fortune un aussi bon emploi. Les gueuses y perdraient sans doute, mais les gueux y gagneraient certainement - et cela ferait compensation.
Combien de temps durèrent ces distributions de soupes et de pains de quatre livres ? Des années, des années, et encore des années, tant et si bien que les protégés finirent par trouver toute naturelle cette protection vigilante et que le nom du Petit Manteau Bleu finit par disparaître de la bouche et de la mémoire des hommes. On oublie bien la Providence, on peut bien oublier un homme charitable.
Le 28 mai 1852, Edme Champion quittait Paris et arrivait à Châtel-Censoir, où il avait à visiter et à consoler quelques prisonniers politiques, des insurgés du 2 décembre, - des malheureux dignes de sa pitié. Le 31 mai, en rentrant chez lui, après une promenade pédestre aux environs de son village natal, Champion était frappé d'une attaque d'apoplexie et, le 2 juin, à cinq heures du soir, il rendait à Dieu son âme d'honnête homme. Car ils s'en vont comme les autres qui devraient seuls partir, ceux-là qui devraient seuls rester ! Et cela n'est pas juste et cela ne devrait pas être !
Et il avait raison, ce chiffonnier enthousiaste de Champion, qui s'écriait en montrant le poing au ciel : « Faut-il qu'il y ait une terre pour pourrir un homme comme ça ! » Hélas !
Le fils du pauvre flotteur fut enterré dans l'humble cimetière de village, celui où reposaient déjà son père et sa mère. Puis, quelques mois plus tard, il fut exhumé et transporté à Paris, au Père-Lachaise, où reposait déjà la compagne de sa vie, Edmée Jobbé. La mère est veuve une seconde fois de son fils, si la femme a retrouvé son mari.
Recensement de 1901 :
Sur la population de 4.255 habitants, il y en avait 1.131 nés à Créteil, dont 17 étrangers.
Les originaires des départements se répartissaient comme suit :
Seine (non compris Créteil, Paris compris) 1 652; Nièvre 219; Seine et Oise 201; Seine et Marne 166; Yonne 140; Loiret 70; Aisne 43; Nord 43; Oise 38; Côte d'Or 34; Eure et Loir 34; Seine Inférieure 34; Marne 33; Cher 32; Vosges 31; Saône et Loire 30; Sarthe 29; Orne 27; Cantal 24; Manche 24; Rhône 24; Départements annexés (Alsaciens-Lorrains) 70.
Nous voyons par ce tableau, défalcation faite du département de la Seine, que ce sont les originaires du Morvan qui dominaient en nombre ceux des autres départements. En effet, si l'on considère 219 originaires de la Nièvre, auxquels s'ajoutaient environ 150 originaires de départements limitrophes de la Nièvre soit d'une partie de la Saône et Loire, d'une partie de l'Yonne et d'une petite partie de la Côte d'Or et lesquels se réclamaient eux-mêmes de leur origine morvandelle, on arrive à un total de 370 originaires du Morvan. La presque totalité de ces Morvandiaux étaient ou patrons maraîchers ou femmes de maraîchers ou personnel de ces maraîchers ; nous les retrouverons dans le chapitre qui leur est spécialement consacré.
* * * * *
C'est bien un chapitre spécial que méritent ces laborieux de la terre, par la place importante qu'ils occupèrent, dès 1880, sur le territoire de la commune de Créteil. Le "Ventre de Paris", les Halles, réclamait des légumes frais et la région d'Arpajon, riche en produits maraîchers ne suffisait pas à la demande.
Cette culture maraîchère couvrit le terroir cristolien pendant près de quatre-vingts ans, du chemin vert jusqu'à Mesly et de l'Échat aux Mèches, avec ses chassis légèrement inclinés vers le sud, ses cloches de verre très fragiles, d'une grande luminosité grâce à leur forme convexe concentrant intérieurement la chaleur des rayons de soleil, et aussi ces paillassons en paille de seigle du Limousin, sulfatés, et que l'on voyait l'hiver sur les chassis pour les protéger des gelées.
Sur chaque terrain s'élevait l'habitation du maraîcher avec un hangar attenant et l'écurie. On pouvait aussi voir une cuve sur une élévation de moëllons c'était une réserve d'eau qui recueillait les eaux de pluie, mais était surtout alimentée par un système de pompage de l'eau d'un puits ; la pompe fonctionnait grâce à un manège de faible rayon, auquel était attelé le cheval qui tournait de lui-même, les yeux bandés. Ce cheval avait fait les Halles la nuit et avait peu de repos le jour. C'était généralement un solide percheron, bien nourri, qui avait aussi cependant quelques loisirs : les jours d'été, il retrouvait ses semblables à l'abreuvoir, au bas de la rue du Moulin et s'ébattait avec eux dans l'eau pure du Bras du Chapitre ; ce n'est que vers 1920 que commença la motorisation qui les mit à la retraite.
Traditionalistes, les maraîchers aimaient les fêtes de famille et ils ne manquaient pas d'honorer Saint Fiacre.
Parlons de la Saint-Fiacre. Ce saint, qui fut au VIIe siècle un ermite vivant près de Coulommiers, devint, on ne sait trop pourquoi, le patron des jardiniers et par extension celui des maraîchers et celui des cultivateurs. Il était fêté, tous les ans, dans notre bon village de Créteil, le jour qui lui était consacré, soit le 30 août. S'il n'y avait plus la procession d'antan, partant de Notre Dame des Mèches pour se rendre à l'église Saint-Christophe, on vit encore au début du siècle, un pittoresque défilé de charrettes de maraîchers, dont chaque cheval portait un collier à clochettes, avec un harnachement enrubanné et pompons pendants ;ce défilé était précédé de gaillards en blouse, tout heureux de jouer de la vielle, comme dans leur Morvan d'origine ; et le cortège, après avoir monté la rue des Mèches, s'arrêtait au restaurant Grandjean, place de l'Église, pour y banqueter, à la santé des gens de la terre du pays de Créteil.
ARTICLE PREMIER. - Il est fondé, a Dijon, une Société ayant pour titre : Appui fraternel des Enfants du Morvan, dont le siège social est fixé 9 et 11, rue Bossuet.
ART. 2. - Cette Société a pour but :
1° D'établir des relations amicales entre tous les originaires du Morvan ;
2° De recueillir les légendes et les souvenirs se rattachant à l'histoire de cette contrée ;
3° De favoriser les moyens d'existence de ses membres en leur indiquant des emplois dans la mesure du possible ;
4° De patronner les jeunes gens recommandés par des sociétaires et de leur créer, en quelque sorte, une seconde, famille où ils recevront de bons encouragements.
ART. 3. - La Société comprendra, outre les fondateurs, tous tes adhérents aux statuts, cependant, nul ne sera admis, s'il n'est français, originaire du Morvan ou l'ayant habité, et s'il n'est présenté par deux membres se portant garants de son honorabilité.
Les mineurs devront, en outre, justifier du consentement de leur père ou de leur tuteur.
Les personnes qui ne voudront pas prendre une part active dans la Société, mais qui lui seront bienveillantes en toutes occasions, seront inscrites comme membres honoraires.
ART. 4. - La Société sera gérée par un Comité, composé de : un président, un secrétaire, deux secrétaires-adjoints, un trésorier, un trésorier-adjoint, quatre commissaires généraux et quatre membres. I1 sera constitué un Comité d'honneur, comprenant : un président, deux vice-présidents, et un nombre illimité de membres. Ce Comité sera autonome.
ART. 5. - Le Comité effectif sera renouvelé annuellement par quart après un tirage au sort (les membres sortants seront rééligibles).
Il opérera les recettes, réglera les dépenses, assurera le placement des fonds, il statuera sur les admissions et les radiations ; toutefois, ces deux dernières clauses devront être ratifiées par la majorité des sociétaires. En un mot, le Comité exécutera fidèlement toutes les décisions prises en assemblée générale.
ART. 6. - Les cotisations seront fixées annuellement ainsi qu'il suit :
I° Cinq francs, au minimum, pour les membres honoraires ;
2° Six francs (soit o fr. 5o par mois) pour les membres actifs. Il sera, en outre, perçu un franc de droit d'entrée pour ceux-ci.
Les cotisations sont payables d'avance, par trimestre.
ART. 8. - Une assemblée générale aura lieu :
I° Deux fois par an, aux dates fixées par le Comité ;
2° Chaque fois que ledit Comité le jugera utile ;
3° Quand la demande motivée et écrite sera faite par dix sociétaires. Cette assemblée sera souveraine, elle délibèrera sur tout ce qui concerne la Société et fixera le budget. Elle élira les membres renouvelables du Comité, pourra modifier les statuts, etc.
Les votes se feront à la majorité des membres présents.
ART. 9. - Toute discussion politique, religieuse ou tendant à détourner la Société de son but amical et humanitaire, sera absolument interdite.
ART. 10. - Le fonds social se composera :
1° De toutes les cotisations annuelles.
2° Des dons manuels faits à la Société.
3° Des subventions qui pourront être allouées par la Ville, le Département ou l'Etat.
ART. 11. - Les fonds seront déposés dans une caisse publique ; néanmoins, le trésorier conservera une somme qui ne devra pas dépasser deux cents francs, afin de faire face aux dépenses imprévues.
ART. 12. - Des secours en nature ou en espèces pourront être accordés aux sociétaires tombés dans une misère imprévue, lorsque les fonds à ce affectés par l'assemblée générale seront suffisants.
Le Comité, réuni spécialement, jugera des propositions qui seront faites.
ART. 13. - Les modifications aux présents statuts et les changements de siège social devront être agréés par les autorités compétentes (Circulaire du 2 décembre 1889 : En cas de modifications aux statuts, l'Association devra demander de nouveau à l'autorité compétente, l'autorisation prescrite par l'art. 291 du Code pénal).
ART. 14. - La Société pourra cesser d'exister lorsque le nombre des membres tombera au-dessous de 13 et si les trois quarts des suffrages expriment cet avis.
ART. 15. - En cas de dissolution, les fonds en caisse seront versés entre les mains de M. le Maire de Dijon, qui en fera profiter, selon sa convenance, une Association ayant un but humanitaire.
ART. 16. - La Société prendra pour emblème la feuille de fougère et comme devise : « Bon vent, bonnes gens».
ART. 17. - Un règlement d'ordre et d'administration intérieure sera affiché au siège social.
Vu et autorisé pour être annexé à notre arrêté en date du 24 mars 1899.
Dijon, le 23 mai 1899.
POUR LE PRÉFET
Le Secrétaire général, ALEXANDRE.
Extrait du procès-verbal :
Enfants du Morvan de Melun.
Mr le Président propose à l'assemblée d'admettre comme membre d'honneur à la Société Appui Fraternel des Enfants du Morvan siégeant à Dijon, la société des Enfants du Morvan siégeant à Melun - Seine et Marne.
Cette proposition est acceptée à l'unanimité et par acclamation.
Pour la fête de l'Arbre de Noël du 29 décembre 1946, il est envisagé de constituer un groupe artistique avec les enfants de 5 à 14 ans. M. Paris propose d'appeler ce groupe : le "Groupe Valentin", à la mémoire de la trésorière, Madame Valentin, qui aimait tant se dévouer pour les oeuvres enfantines.
Autour du berceau
C'est bien volontiers, mais avec une certaine nostalgie, que j'essaierai d'évoquer les premiers pas du Groupe folklorique Valentin, filiale de l'Appui fraternel des Enfants du Morvan.
Dans les années 30 j'avais rencontré dans la Nièvre, l'ami Jacob, instituteur morvandiau, mutilé de la guerre 14-18, mais malgré cela, plein de vitalité, de dynamisme, attaché passionnément à notre petite patrie et animateur bénévole d'activités musicales ou théâtrales. Les hasards de la vie nous amenèrent, au lendemain de la Libération, tous les deux à Dijon où bien vite nous primes contact avec ceux qui, déjà, cherchaient à réanimer la société des "Originaires"... du Morvan bien entendu!
Le président Voye, les Vice-présidents ou membres d'honneur Paris, Bourillot, Méneveaux, le secrétaire général R. Saynac, David, Gachon, Picard, Raviot, Lemaître, et tant d'autres qui m'excuseront de ne pas citer leurs noms...(ma mémoire se fait vieille !).
Je me revois comme si c'était hier, dans mon bureau du Clos Chauveau, devant un verre d'aligoté, discutant avec mon ami Paris des meilleurs moyens propres à faire vivre ce qui, au début, ne devait être qu'une fraction agissante de la Société mère.
Je mis alors à la disposition de l'équipe naissante, une baraque de l'ancien camp d'internement, aussi vaste que glacée ; j'avais "hérité" une collection de sabots de l'ex Secours national ; nos enfants respectifs (10, 12 et 15 ans) furent les premiers enrôlés ; j'avais aussi amené de la Nièvre, un ménage de concierges, Mme et M. Louis Breuzard dont les talents de danseurs de bourrée firent bien vite école, Jacob avec sa vielle et son érudition, Machin avec son accordéon et bien d'autres retrouvèrent les airs d'antan et... frappent les sabots !!
Les difficultés des transports nocturnes et le rationnement de l'essence nous amenèrent à abandonner le Clos Chauveau pour errer successivement de ci, de là ; je me souviens cependant avoir été "abrités" au café de Jean GUYOT, rue d'Auxonne, puis dans différents sous-sols ou arrière-boutiques mais là, nous quittons la "préhistoire" et je laisse à de meilleures mémoires le soin de vous en parler.Paul Picardet, Directeur du Clos Chauveau, Président de l'Office des Pupilles de l'Ecole Publique - Brassy - 1986
Il faut attendre le 5 avril 1952 pour le groupe devienne une association loi 1901.
Déclaration à la préfecture de la Côte-d'Or - N° 4680 - 30 avril 1952
Publication au Journal Officiel - N° 105 - 23 juin 1955
Agrément du Ministère de l 'Education Nationale : Association d'Education Populaire - N° 21.1253 - Devenu Agrément Jeunesse et Education Populaire en 2004, n° 21.J.2004.274
17 septembre 1970 Le groupe Valentin devient :
Extraits des Statuts de la Société adoptés en Assemblée Générale du 20 avril 1901
La Société a pour but :
- Article III -
1° D'offrir aux Enfants du Morvan venant en Seine et Marne un centre d'appui et de renseignements, de les rapprocher et de les unir dans un sentiment de confraternité, de leur venir en aide et, de leur procurer un emploi.
- Article VII -
Les demandes d'emploi seront consignées sur un registre spécial ; à cet effet tous les Membres sont invités à communiquer la nature des emplois qui seraient à leur connaissance, avec indications des conditions à remplir.
- Article VIII -
Les personnes proposées pour un emploi devront produire les références nécessaires et faire connaitre sans retard si elles sont ou non acceptées.
- Article XIX -
La cotisation annuelle est fixée à 6 francs, payables d'avance mensuellement, et l'admission à 1 franc.
- Article XXII -
Toute demande de secours devra être faite par écrit, motivée et adressée à l'un des Membre du Comité.
Le Comité statuera immédiatement.
- Article XXVII -
En cas de dissolution, l'actif disponnible sera versé au bureau de bienfaisance de Melun.
- Article XXVIII -
Les discutions politiques et religieuses sont formellement interdites dans les réunions de la Société.
Le Président : M. FAYE - Melun, le 11 mai 1901
Composition du Bureau de Direction pour l'année 1901 - 1902
Président : M. FAYE Jacques - Chef de section en retraite de la Cie des chemins de fer P.L.M.A la date du 18 septembre 1907, M. Râteau, demeurant à Paris, 130, rue du Faubourg-Saint-Martin, a déposé à la Préfecture de police les statuts d'une société de secours mutuels qu'un groupe de personnes ont l'intention de constituer sous la dénomination de la Morvandelle, société amicale et philanthropique des morvandiaux de Saône-et-Loire de l'arrondissement d'Autun.
Le but de cette association sera de :
Constituer à ses adhérents des pensions de retraites ;
Pourvoir aux frais des funérailles et allouer des secours aux ascendants, aux veufs, veuves ou orphelins des membres participants décédés.
Le siège social sera établi à Paris, 83, boulevard dé Clichy.
Le bureau provisoire sera composé de :
MM. Machin, demeurant à Paris, 90, rue de Turenhe, président ;
Termant, demeurant à Paris, 106, rue Lemercier, vice-président ;
Naudin, demeurant à Paris, 5, rue Saulnier, secrétaire ;
Râteau, demeurant à Paris; 130, rue du Faubourg-Saint-Martin, trésorier.
Date de la déclaration : 15 juillet 1914.
But : Société amicale philanthropique et touristique.
Siège social : 38,rue de Rivoli, à Paris (4e).
Date de la déclaration : 5 juin 1925 (nouvelle déclaration, annulation de la déclaration du 8 octobre 1924).
Titre: La Morvandelle.
Objet : établir des liens de camaraderie entre tous les membres de la colonie morvandelle de Paris.
Siège social : 25, avenue Parmentier - Paris
Le temps passe et, à une certaine heure de la vie, c'est abondamment du passé. Le temps passe pour certains dans la solitude avec, pour les uns, le bruit de la ville, et pour d'autres le calme presque angoissant de nos campagnes.
Dans la quiétude quasi générale du Morvan, certains peuvent entendre le tic-tac de la vieille horloge des parents, voire de grand'mère Et dans les heures qui s'égrènent doucement, le tintement de la cloche nous réveille un peu et nous ramène à la réalité. Le calme plat.
Pourtant, il y a bien la radio ou la télévision pour rompre la monotonie du temps présent. Mais encore faut-il avoir la chance de trouver une. émission ou un. film à son goût. Il y a bien aussi le téléphone si l'on est loin des amis, mais on ne peut pas toujours les déranger.
Et si nous les avons contactés, nous attendons à leur tour qu'ils appellent. Mais rien Et le temps passe. Pas de nouvelles ! Pas de sonnerie de téléphone ! Il y a heureusement un journal mensuel « LE MORVANDIAU DE PARIS » qui nous rappelle de bons souvenirs de jeunesse au pays. Il nous occupe avec ses nouvelles, son carnet familial, ses histoires, ses faits divers, ses mots croisés et ses sodokus. Chacun y trouve des choses intéressantes.
Ce journal fut crée dans les années 1924 sous un autre nom « LA GAZETTE DU MORVAN » avec le début de l'Association la « MORVANDELLE », société amicale et philanthropique. A cette époque, certains Morvandiaux célèbres remontant à Paris, ont donné leur nom à quelques rues de la Capital : Rue Claude Tillier - rue Romain Roland - rue Ramponeau, etc.
Cette Association nous réunit dans des banquets, des déjeuner-débat avec conférencier, des voyages. le tout orchestré par la grande compétence de son président. Actuellement, Alain Baroin, assisté d'un Conseil d'Administration assidu.
Remercions l'ensemble des personnes qui se sont dévouées pour la bonne marche de cette Association, sans oublier : les Commissaires aux Comptes, la secrétaire Gisèle, les conteurs, l'auteur des mots croisés, nos contacts morvandiaux, ceux qui se sont occupés et qui s'occupent encore beaucoup des Pupilles de l'Etat comme Madame Lucienne Bazerolles. Mais remercions tout autant les Sociétaires qui par leur présence et leurs dons ont fidèlement soutenu la bonne marche de la Morvandelle.
Mais les temps modernes sans pitié n'attirent plus les jeunes qui n'ont pas la nostalgie du passé, les sociétaires qui disparaissent ne sont pas remplacés. La Morvandelle s'arrêtera et fermera ses portes dans un avenir proche.
Avec la fin de l'année nous lirons le dernier journal Il ne restera plus que le tic-tac de l'horloge. Et le souvenir. Mais peut-être nous reverrons nous ?
Le temps passe .
Décembre 2013 - Fernand CARRE
Date de la déclaration : 17 mars 2014.
Association : La Morvandelle
Identification R.N.A. : W751223719
No de parution : 20140020
Département (Région) : Paris (Île-de-France)
Lieu parution : Déclaration à la préfecture de police.
Type d'annonce : ASSOCIATION/CREATION/RECTIFICATIF
Objet : préserver la mémoire, poursuivre l'oeuvre de l'ancienne association, la Morvandelle, créée en 1924 et dissoute le 21 janvier 2014 ; créer et maintenir entre ses membres des liens d'amitié, de convivialité et d'entraide ; promouvoir et organiser toutes ses activités, manifestations, rencontres à caractère culturel en lien avec le Morvan(d), sa culture, son patrimoine et son environnement ; publier un journal de l'association et perpétuer le lien intensif Paris-Morvan(d). Siège social : 15, passage Ramey, 75018 Paris. Date de la déclaration : 17 mars 2014.
(Cette insertion rectifie l'annonce no 1305, parue au Journal officiel no 13, du 29 mars 2014, page 1536.)
Date de la déclaration : 25 octobre 1924.
Titre : Groupement des commerçants et industriels originaires du Morvan
But : défense des intérêts généraux
Siège social : 25, avenue Parmentier - Paris - Voir "La Morvandelle" ci-dessus
Déclaration du 13 avril 1928.
But : excursion.
Siège: 186, avenue Edouard-Vaillant, à Billancourt (Seine).
Déclaration du 18 décembre 1928.
But: organisation effective et défense active des intérêts de ses adhérents.
Siège social : 14, rue Cloche-Perce, Paris.
Déclaration du 13 avril 1931.
But : resserrer les liens de camaraderie entre les anciens combattants, allouer des secours aux membres, nécessiteux.
Siège social: 32, rue Baudin, Paris (9e).
Déclaration du 24 septembre 1931(no 1G8911).
La Gaité Morvandelle (Association bourguignonne, morvandelle et nivernaise des amis de l'art et des lettres).
But : grouper les originaires de la Bourgogne, Morvan et Nivernais; organiser des fêtes en s'attachant à faire revivre les coutumes et traditions du pays.
Siège social : 7, rue Saint-Martin, Paris.
Déclaration du 11 avril 1932.
Objet : resserrer liens de solidarité, entraide entre Morvandiaux et Morvandelles.
Siège social : à Essonncs (Seine-et-Oise),domicile du président.
Déclaration du 21 novembre 1932.
Objet : échange de fraternité et aide morale.
Siège social : Bar de l'Alhambra, 31, rue Champeaux, Troyes.
Déclaration à la préfecture de l'Aube du 17 décembre 1932.
Objet : grouper les Morvandiaux résidant dans le département de l'Aube; provoquer entre eux l'échange de services et resserrer les liens de fraternité.
Siège social : café des Sports, 4, rue de la République, à Troyes (Aube).
Déclaration à la sous-préfecture de Roanne du 20 janvier 1933.
But : groupement des originaires du Morvan et du Charollais.
Siège : restaurant Faveur, rue Parmentier, le Coteau (Loire).
Date de la déclaration : 14 mars 1934.
Objet : réunion des originaires du Morvan habitant la région de Champagne-sur-Seine dans des fêtes, banquets et sorties champêtres.
Siège : hôtel de la Renaissance, à Champagne-sur-Seine (Seine-et-Marne)
Date de la déclaration : 28 avril 1936.
Objet : entr'aide moral
Siège social : Modern' Bar - 11 avenue du 1er mai - Troyes (Aube)
Date de la déclaration : 19 décembre 1936.
But : philanthropie.
Siège : 49, boulevard Henri-IV, Paris (4e)
Le 14 juin 1952, une poignée de Morvandiaux et Nivernais s'est réunie à la Maison des Mutilés aux Champs Elysées d'Orléans. L'idée de la fondation d'une Amicale Morvan Nivernais était lancée, groupant tous les exilés de notre « petite patrie » dans le Loiret.
Dans les jours qui suivirent, le mercredi 25 juin 1952, le bureau provisoire se réunit à l'Hôtel de Bordeaux, rue de la Lionne, afin de décider des premières activités qui seraient proposées aux adhérents. Onze personnes étaient présentes.
Le 5 juillet 1952, les statuts de l'association sont adoptés. M. LAINE se chargea des démarches officielles et c'est le 15 juillet de la même année que l'amicale fut légalement constituée.
L'année 1955 vit la création du groupe folklorique, qui prit la suite d'une fanfare de bigophones générée, elle, pour amuser la galerie. L'adhésion à l'UARL interviendra en 1956 après bien des tergiversations. Depuis, que de chemin parcouru !
Les buts et objectifs sont de faire vivre les traditions, musiques, danses et coutumes de la région, constituée de l'ancien duché de Nevers et de la région montagnarde qu'est le Morvan.
Le groupe folklorique de l'Amicale exerce ses talents depuis 1955. En 1974, il a pris le patronyme de « Chapognot », du nom patoisé du cep de vigne dans la région de Pouilly. Aujourd'hui, allié à TradYdanses, ses danseurs effectuent toujours les mêmes gestes que les anciens. Ce qui permet de proposer au public des spectacles aussi diversifiés que possible.
Coordonnées :
Les Lions du jour, physionomies parisiennes - Alfred Delvau - 1867
Créteil, mon village ! - André Dreux - 1978
1er registre des procès verbaux de l'Appui Fraternel des Enfants du Morvan de Dijon 21 - 1899
Site internet des Enfants du Morvan de Dijon : Les Enfants du Morvan
Statuts de la Société des Enfants du Morvan - Archives de la ville de Melun - 77 - Merci aux archivistes 2014
Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine. 1844-1942
Recueil des actes administratifs, bulletin officiel d'information de la Préfecture de Paris et de la Préfecture de police. 1925/06.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1914/07/16.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1924/11/24-1924/11/25.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1932/11/27.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1928/04/20.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1929/01/18.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1931/04/30.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1931/10/14.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1932/04/22.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1933/01/11.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1933/02/06-1933/02/07.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1934/03/19-1934/03/20.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1936/05/09.
Journal officiel de la République française. Lois et décrets. 1937/01/15
Site internet : Maison des Provinces - Orléans